Carte-wagon et coulisse

Les cartes-wagon définissent quel wagon se rend où sur un réseau de train miniature, pour y livrer son contenu ou en charger. Cela enrichit considérablement le jeu miniature, car cela se rapproche de la réalité. Mais « est-ce que cela nécessite une coulisse ? » m’a demandé Jean-Baptiste Bournisien, en me partageant un plan de micro-réseau.

Un micro-réseau est souvent du type « réseau captif ». Je définis un réseau « captif » comme étant un réseau circonscrit à une surface limitée et non relié au reste du monde.

Les exploitants d’un réseau « captif » n’ont pas besoin de savoir quoi va où, car les wagons sont limités en nombre (de par la surface), donc rapidement identifiés, et assez souvent explicites concernant leur usage : les nains de jardin pas cuits vont au four, et le wagon vide retourne à l’atelier moulage (clin d’œil à Bernard). On peut y voir un trafic résiduel qui ne va jamais au même endroit - le train de maintenance par exemple - mais c’est à la marge, et généralement, son exploitation a été discutée pendant le café du matin.

Vous allez me dire que certains réseaux totalement isolés du monde (= n’échangeant pas de matériel roulant chargé avec un autre réseau) peuvent nécessiter une vraie gestion du trafic : Chemin de fer de la Réunion, Congo-Océan,... C’est totalement juste, mais n’oubliez pas que la taille, ça compte dans notre équitation. Ces réseaux sont tels qu’on ne peut les reproduire sans en sélectionner un ou des morceaux. Je ne les compte pas comme « captifs », car leur taille dépasse largement un réseau maraîcher ou tout autre exemple constituant un micro-réseau typique.

Le seul cas où avoir une carte représentant un wagon sur un réseau captif est pertinent est le cas d’un Inglenook Sidings, l’on décide de 5 wagons à placer dans un ordre spécifique sur la voie principale, en tirant une carte pour chacun. Mais ce cas de figure n’a pas pour but de simuler un trafic de marchandises : c’est uniquement dans le but de créer un un casse-tête.

Pour avoir des cartes-wagon, qui tentent de reproduire la réalité, il faut donc une manière de créer des flux de trafics. Et la manière qu’ont les modélistes ferroviaires de créer ces flux est de « connecter » leur réseau au reste du monde. Cette connexion est figurée par une coulisse, un élément non décoré attaché au réseau et qui représente d’autres lieux (comme au théâtre) où se rendent les trains.

Types de trafic

Il existe deux types de trafics sur un réseau exploité avec des cartes-wagon : du trafic local et du trafic traversant. Le trafic local sont les wagons qu’on livre ou qu’on ramasse sur la partie modélisée, venus ou allant ailleurs. Le trafic traversant, c’est ce qui ne fait que passer, sans arrêt de coulisse à coulisse, ou en tant que partie prenante dans un train de desserte qui livre/ramasse. Donc sur un réseau sans coulisse, il n’y a pas de trafic traversant, car il n’y a pas d’ailleurs.

Il peut y avoir un trafic traversant sur un réseau en cul-de-sac : ce sont les wagons gérés aux arrêts précédents ou aux arrêts suivants1. C’est une abstraction : ces wagons figurent le reste de la ligne et n’arrivent sur le réseau que pour en repartir. Libre à chacun de les figurer, car ils vont nécessairement gêner le trafic dans la gare en cul-de-sac.

Donc avoir une coulisse, c’est bien™

Faut-il toujours des cartes quand on en veut ?

(Intertitre bancal, hein ?)

Avec une seule coulisse, quand on ne figure pas de trafic traversant, il n’y a pas besoin de carte wagon pour certains trafics. Sur mon réseau, il n’existe qu’une seul endroit livrer des automobiles, un unique endroit où livrer du sirop de maïs, etc... J’ai fait une carte wagon pour ces lieux, par cohérence, et au cas où quelqu’un d’autre vienne exploiter mon réseau, mais c’est toujours le même type de wagon qui y va. Je pourrai parfaitement m’en passer.

Par contre, les wagons couverts, qui transportent virtuellement n’importe quoi et son acceptés à plein d’endroits, ont besoin d’une carte wagon. Avec un lieu précis de livraison. J’ai une entreprise avec 5 points de livraison sur la même façade : les points 1-2-3 reçoivent des livres, les points 4-5 du mobilier de bibliothèque. Autant dire qu’il faut trier ces wagons pour les livrer au bon endroit, ce qui montre l’intérêt de ces cartes.

En réalité, mon réseau est avec du trafic traversant, car j’ai une barge à remplir. C’est comme avoir une coulisse, mais sur le réseau. Et le trafic qui va/vient avec la barge peut être local (industrie figurée sur le réseau) ou traversant (venu ou retourné en coulisse).

Après, si vous avez un exemple d’un réseau captif qui a besoin de cartes-wagon pour fonctionner, je prends !

Notes

↑ 1 Souvenez-vous qu’un embranchement peut ne pas avoir son aiguillage dans le bon sens, obligeant le train à passer devant sans s’arrêter, changer de sens au cul de sac, puis enfin livrer sur le retour.